La complexité grandissante des projets, les exigences croissantes des normes, les enjeux énergétiques et écologiques et l’essor des nouvelles technologies (domotique, impression 3D, modélisation des données ouvrage etc) ont provoqué une hausse des besoins en qualification dans les entreprises et les effectifs de cadres du BTP sont en forte croissance. Les travaux sur les tensions au recrutement menés par la Dares soulignent que ces métiers sont concernés par des difficultés au recrutement avec un indice de tension de 5 (indice le plus élevé possible).

D’un autre côté, le taux de poursuites d’études dans le supérieur reste trop faible et ne permet pas de former les ingénieurs et techniciens supérieurs en réponse à la demande des entreprises. En Région Normandie, territoire d’accueil de Builders, le taux de poursuites d’études global des néo-bacheliers est de 75,4%, inférieur à celui de la moyenne nationale (77,1% pour la France). La population normande serait la plus faiblement diplômée des régions de France métropolitaine, d’après le rapport STRATER.

Conjugué à cela, selon l’enquête Génération du Cereq, un nombre important de parcours de formation dans le BTP reste inachevé, le taux de sortants non diplômés serait de 27 %, contre 13 % dans les autres filières. Les jeunes apprentis représentent 60 % de ces sortants sans diplôme (seulement 17 % pour les formations hors BTP). Pour eux, comme pour les entreprises, une rupture de contrat est toujours douloureuse et problématique. Ces échecs sont souvent dus à un décrochage scolaire des apprentis, contre lequel il appartient aux OF-A de lutter.

Les apprenants ont des parcours de plus en plus diversifiés : bac pro, technologiques ou généraux (avec des spécialités diverses), BTS, Bachelors, licences pro, prépa ATS etc.
Cette diversité des parcours entraine des niveaux de compétences très hétérogènes, d’où l’émergence de trois risques potentiels majeurs :

• Un frein à la poursuite d’études,
• Des difficultés académiques,
• L'échec ou l’abandon des études.

Dans ce contexte actuel, trois enjeux ont été identifiés dans le développement du projet (IA)² :

1. Les enjeux pour les apprentis
   • Aide à l’entrée dans les études supérieures, ou à la poursuite d’études, quel que soit le parcours précédent de niveau 4 à 6.
   • Aide à la réorientation après avoir validé un niveau 4 à 6
   • Lutte contre le décrochage scolaire dans les formations de Bachelors et d’Ingénieurs BTP
2. Les enjeux pour les OF-A
   • Augmentation du nombre d’apprentis diplômés d’un niveau 6 ou 7
   • Accompagnement des formateurs, dans la gestion de classes de niveaux hétérogènes
   • Amélioration du suivi des apprentis
3. Les enjeux pour les entreprises et le secteur du BTP
   • Diminution de la rupture des contrats d’apprentissage pour raisons académiques
   • Recrutement d’un nombre de cadres et techniciens supérieurs du BTP permettant de répondre aux besoins

La maturité des technologies liées à l'Intelligence Artificielle (IA) permet la création de modules e-learning adaptatifs (Adaptive Learning). La personnalisation des parcours de formation permet :

• De réduire la durée des parcours, 
• D'augmenter l'efficacité pédagogique,
• De gérer des publics hétérogènes, 
• D'avoir un impact significatif sur la motivation des apprenants. 

La recherche en Sciences Cognitives a identifié un ensemble de recommandations à destination des concepteurs de ressources pédagogiques afin de maximiser l'efficacité des apprentissages. 

• Création de formations à la didactique à destination des formateurs
• Création de parcours adaptatifs, en sciences fondamentales, techniques constructives et en anglais 
• Création d'un guide de bonnes pratiques pour l'essaimage auprès des OF-A désireux de mettre en œuvre cette pédagogie auprès de leurs apprentis. 

Le projet (IA)² est financé par la CCCA-BTP à hauteur de 50% sur un budget global de 253 080 euros.